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Interview avec Gaylord de Lamarlière de 109° pour le projet Microtech Impact

By 2 juillet 2021août 30th, 2022Interviews

À propos de votre idée

En quoi consiste votre idée ?

Quel est l’impact environnemental de la production d’un composant de 0.02gr en titane grade 5?
Quel est l’impact environnemental d’un traitement galvanique sur un composant de 1.5mm2?
Peut-on affirmer qu’un pignon horloger représente un impact 5 millions de fois plus faible qu’un essieu ferroviaire?

Les experts en environnement pensent, qu’aujourd’hui, la micro-technique n’a pas les outils pour répondre à ces questions.

D’un autre coté, l’ONU, les gouvernements et la société civile ont fixé des objectifs à atteindre d’un point de vue environnemental, objectifs qui risquent de devenir des contraintes légales à moyen terme. Parmi ceux-là, être capable de mesurer son impact est en train de devenir un incontournable. Même les grandes surfaces mettent en place un affichage environnemental de leurs produits !

Ce sujet de l’environnement, qui prend de l’ampleur chez les marques, redescend de manière de plus en plus insistante, voire contraignante, chez leurs fournisseurs. Alors subir ou agir, il faut choisir !

Personnellement, je choisis d’agir aujourd’hui, via le booster, pour créer une méthodologie novatrice et pertinente d’évaluation des impacts environnementaux des processus micro-techniques. Cette méthodologie n’est pas une fin en soi, elle est la première étape de la construction d’une base de donnée permettant une évaluation simple, fiable et abordable des impacts environnementaux de la micro-technique → suite au prochain épisode !

À qui s’adresse cette innovation ?

Elle s’adresse à tous les acteurs de la micro-technique et de l’horlogerie qui souhaitent quantifier, dans le but de maîtriser, l’impact environnemental de leurs produits.

Qui sera l’utilisateur final de cette innovation ?

Les utilisateurs finaux seront les sous-traitants, les cabinets de conseil en environnement mais aussi les fabricants de produits finis micro-technique. En fait un peu tous les acteurs de la micro-technique.

Dans quels domaines d’applications cette innovation pourrait-elle être utile ?

Cette innovation sera utile à toute industrie utilisant des composants mécaniques de faible dimensions (moins que quelques grammes). Par exemple les petites machines outils, la robotique, la domotique, l’IOT, etc.

Dans quel but souhaitez-vous développer cette idée ?

Cette idée s’inscrit dans l’objectif de pouvoir fournir une base de données permettant de réaliser des ACV (analyse de cycle de vie) simples et fiables des produits micro-technique. L’ACV permet de quantifier les impacts environnementaux d’un produit (et pas seulement son impact carbone).

Elle a aussi pour objectif de créer un embryon de coopération entre les acteurs du secteur sur les sujets environnementaux.

Quels avantages cela apportera-t-il aux utilisateurs ?

L’avantage réside principalement dans la réduction du coût d’une démarche de progrès environnementale.

D’une part, il est beaucoup plus simple, rapide et fiable de chercher un processus dans une base de données validée que de chercher par soi-même à mesurer toutes les consommations et émissions d’un processus. De-même, lorsque le processus est le même pour un grand nombre d’acteurs d’un secteur, il serait absurde que chacun le remesure dans son coin.

D’autre part, la coopération semble le meilleur moyen d’atteindre les objectifs environnementaux que s’est fixé la Suisse.

Enfin, si un acteur améliore un processus, il pourra facilement le comparer au processus standard et donc faire valoir un argument environnemental indiscutable.

Si votre projet réussit à obtenir le financement d’InnoSuisse de CHF 20’000, par quelles étapes allez-vous commencer ?

La première étape sera d’évaluer la faisabilité de cette nouvelle méthode de collecte et d’analyse de données.

Ensuite, on pourra la tester sur un processus pilote afin de la valider.

Enfin, elle sera appliquée à un maximum de processus et les résultats seront agrégés dans une base de données.

À propos du Microtech Booster

Vous êtes le porteur de cette idée sur la plateforme d’idéation du NTN Innovation Booster – Microtech. Qu’attendez-vous de cette plateforme ?

Cette plateforme offre une visibilité à mon idée et permet de rassembler autour de celle-ci les acteurs motivés par le sujet environnemental. Le booster offre également la base d’une collaboration sereine et efficace de part ses composantes légales (charte, manifeste, code de conduite, etc.).

Quels seraient les profils de personnes qui pourraient vous rejoindre dans ce projet ?

De mon point de vue, ce projet nécessite un maximum de transversalité. Donc dans l’idéal, il faudrait des «contributeurs» (spécialistes en base de données environnementales et chercheurs en ACV, mais aussi des fabricants de composants et autres sous-traitants), des «utilisateurs» (spécialistes en conseil environnementale et ACV, ingénieurs) et des destinataires (marques et fabricants de produits finis).

Combien de personnes pensez-vous qu’il serait idéal d’avoir au sein de votre projet ?

Si on est entre 4 et 6 ça serait parfait !

Comment peut-on vous contacter en cas d’intérêt à votre innovation ?

Par email, téléphone, whatsapp, etc.

Gaylord@109-degres.ch
T +41 76 206 78 79

À propos de vous

Quel est votre parcours professionnel ?

Je suis ingénieur HES micro-technique spécialisé en conception horlogère. Je conçois des mécanismes de montre depuis plus de 10 ans.

J’ai commencé dans un petit bureau d’étude pour l’horlogerie artisanale.

Ensuite, j’ai poursuivi mon parcours chez TAG Heuer. J’y ai réalisé un bon nombres de projets industriels et de «haute horlogerie». Certains de ces projets ont reçu des distinctions importantes. Par exemple, la «petite aiguille» du GPHG (Grand Prix d’Horlogerie de Genève) pour la montre Carrera 1887 ou encore «l’aiguille d’or» pour la montre Mikrogirder et son échappement novateur. J’ai également été très impliqué dans la conception du calibre Heuer02 ; c’est un chronographe industriel qui est aujourd’hui le fer de lance des produits manufacture de la marque.

Au bout de quelques années, en quête de diversité, je me suis lancé en tant qu’indépendant. Aucun regret, c’est très excitant ! (sauf en 2020).

Je suis également inventeur d’un certain nombre de brevets.

Où travaillez-vous actuellement ?

Je suis indépendant à Neuchâtel.

Quelle fonction y occupez-vous ?

Toutes 😉 Mais surtout ingénieur.

Je fais du conseil, du dimensionnement, de l’analyse, de la conception, de l’amélioration, etc. en lien avec les mouvements mécaniques.

Quels sont vos objectifs pour 2021 ?

Après une année 2020 difficile pour tous, l’année 2021 offre des perspectives réjouissantes et une magnifique opportunité pour le développement de concepts novateurs.

Concrètement, en tant qu’indépendant, je souhaite à la fois me spécialiser et me diversifier :

  • Continuer à développer mes compétences techniques spécialisées pour offrir un service de pointe à mes clients (en particulier au sujet de la simulation FEM).
  • Rester en contact avec la recherche de pointe dans ce domaine via des partenariats et des collaborations.
  • Élargir mon champ de compétences afin d’élargir mon offre (en particulier au sujet de l’amélioration environnementale et de l’ACV).