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Rencontre avec Bérangère Boetsch

By 22 Ottobre 2021Agosto 30th, 2022Interviews

Bérangère Boetsch

est l’une des porteuses de projets qui a gagné la somme de 20’000 CHF pour la réalisation d’une étude de faisabilité, grâce à notre plateforme Microtech Booster, une initiative soutenue par InnoSuisse.
Dans cette interview, elle nous parle de son projet, de son utilité et de ses objectifs.

À propos de votre idée

En quoi consiste votre idée ?

Aujourd’hui, différentes méthodes standards permettent de graver des composants en métal avec des avantages et inconvénients propres à chaque technique :

  • le gravage chimique : il s’effectue par phases successives utilisant des bains de solution chimique. Cette méthode chronophage nécessite le gravage de larges lots afin de garantir une rentabilité acceptable.
  • le gravage mécanique qui s’apparente plus à de l’usinage. Cette méthode est longue mais fonctionne bien pour des lots de petites tailles. Le résultat est plus précis qu’avec le gravage chimique.
  • le gravage laser conventionnel qui s’effectue en chauffant la matière. Cette méthode flexible permet le traitement de lots faibles comme importants. En revanche, les bords de la gravure ne sont pas nets dû à l’échauffement de la matière.

L’évolution des technologies permet désormais l’utilisation de lasers plus performants délivrant des pulses ultracourtes de quelques femto secondes (10 -15 secondes). Cela permet de sublimer la matière, c’est-à-dire qu’elle passe directement de l’état solide à l’état gazeux,
avec comme résultat des gravures parfaitement nettes et la matière restante ne subit aucune modification de structure.

L’idée du projet est d’améliorer le temps de cycle de cette technique afin de la rendre concurrentielle avec les autres techniques établies sur le marché.

À qui s’adresse cette innovation ?

Cette innovation s’adresse aux entreprises qui souhaitent graver des composants métalliques avec des performances esthétiques et fonctionnelles élevées, tout en gardant à la fois une haute flexibilité et un temps de cycle compétitif.

Qui sera l’utilisateur final de cette innovation ?

Il s’agit principalement de fabricants de composants métalliques destinés aux domaines horlogers et médicaux. Le système intégré dans une machine automatisée sera utilisé par des opérateurs formés.

Dans quels domaines d’applications cette innovation pourrait-elle être utile ?

Les domaines de l’horlogerie, de la joaillerie et du médical sont les premiers domaines concernés par cette application. Cependant, tous les domaines requérant une gravure de haute qualité peuvent y trouver un intérêt.

Dans quel but souhaitez-vous développer cette idée ?

Rendre le gravage femto-seconde concurrentiel d’un point de vue du temps de cycle afin de l’établir comme LE nouveau standard de l’industrie.

Quels avantages cela apportera-t-il aux utilisateurs ?

Ils auront les avantages du gravage mécanique en termes de qualité et ceux du gravage laser conventionnel en termes de temps de cycle. De plus, la flexibilité étant augmentée, ils pourront passer des lots de fabrication plus ou moins importants, en limitant le temps passé
à retravailler les recettes.

À propos du Microtech Booster

Vous êtes vainqueurs du Microtech Booster. Qui sont vos partenaires dans ce projet ?

Notre consortium est composé d’une équipe multi-disciplinaire et complémentaire à savoir :

Quelles compétences apportent-ils à votre projet ?

Les entreprises Strauman et Swissmec ont une grande expérience des pièces usinées dans le domaine médical pour le premier et dans le domaine horloger pour le second. Ils représentent des utilisateurs finaux, ayant l’habitude de travailler avec d’autres technologies
de gravage. Ils nous guideront vers le résultat final attendu.

L’institut ALPS nous apporte ses connaissances en terme d’optimisation de process laser, tant pour la qualité que pour l’optimisation des temps de cycle.

Enfin l’entreprise Trumpf nous permet de travailler avec des techniciens qui ont une autre expérience que nos ingénieurs d’applications, et donc une appréhension complémentaire de certaines problématiques.

Quels sont vos objectifs pour la réalisation de l’étude de faisabilité de votre projet, soutenu par les 20 KCHF d’InnoSuisse ?

Notre objectif est de trouver les paramètres propres au process pour deux cas d’application où la qualité du marquage a une très grande importance :

  • Le médical : la qualité du gravage est avant tout fonctionnelle et permet de faciliter la lecture du matériel utilisé afin de limiter les erreurs de choix dues à une mauvaise lecture. Il s’agit de réaliser des gravages noirs peu profonds la plupart du temps.
  • L’horlogerie de luxe où l’aspect esthétique du gravage est primordial. Il s’agit de réaliser des marquages profonds blancs.

Qu’attendez-vous de la plateforme du Microtech Booster durant les 6 prochains mois ?

La plateforme du Microtech Booster nous a tout d’abord permis de promouvoir notre innovation, lui donner de la visibilité et sentir l’attraction du marché. Puis grâce à la plateforme nous avons pu former ce consortium de qualité qui va nous permettre de travailler efficacement sur notre idée, en menant des tests qui, nous l’espérons, valideront la faisabilité de l’idée.

À propos de vous

Quel est votre parcours professionnel ?

Après mes études d’ingénieur en microtechnique, j’ai passé trois années à l’EPFL comme ingénieur de recherche au laboratoire de robotique (LSRO) où j’ai travaillé sur différents projets CTI avec des industriels dans l’automation et la robotique.

J’ai ensuite rejoint l’industrie, comme ingénieure R&D, tout d’abord sur la réalisation et la mise en service de machines robotisées avant de prendre un rôle plus proche des clients en tant qu’ingénieure des offres, puis cheffe de projets.

Où travaillez-vous actuellement ?

Je travaille actuellement chez CPAutomation, une entreprise Suisse fondée en 1999 et faisant aujourd’hui partie du Nivalis Group. Notre entreprise développe, produit et fournit des solutions d’automation industrielles standard et clé en main, principalement appliquées aux
domaines du médical, de l’électronique et de l’industrie de luxe.

Quelle fonction y occupez-vous ?

J’occupe aujourd’hui la fonction d’“Application and Innovation Manager”. Je travaille au sein du laboratoire de l’entreprise avec une équipe d’ingénieurs d’application laser/vision.